Comment se comporter avec son premier bébé ?

bébé

Enceinte, vous étiez celle autour de qui tout gravite. Vos parents, le futur père, vos amis, vos collègues, ont été aux petits soins pour vous, future mère. Mais voici que le bébé paraît et vous vous effacez devant tant de charme, et tant de responsabilités. Tous les visages, y compris le vôtre, sont penchés sur le berceau.

Et lorsque les regards se tournent parfois vers vous, c’est à présent pour vous juger, c’est tout au moins ce que vous ressentez. Car votre désir de bien faire, de combler votre enfant entraîne automatiquement une marée de questions et de culpabilité.

Pourquoi culpabiliser ?

Vous le couvrez de baisers et de câlins. Alors, vous êtes trop sur lui, il faut couper le cordon. Si vous préférez le laisser tranquille dans son berceau ? Alors, vous êtes bien trop froide, cet enfant manquera d’amour. Et ne parlons pas des biberons, du pot, du poids qu’il prendra en grandissant ou de ses pleurs. Quoi qu’il arrive, vous n’entendrez jamais dire que « le papa est trop… ou pas assez… ». « C’est pourquoi cet enfant tarde à marcher, c’est pourquoi cet enfant a marché trop tôt. » Non !

Quoi qu’il fasse, c’est écrit, votre enfant n’est pas dans la norme, et c’est forcément votre faute. Vous n’êtes pas dans la norme, et vous n’êtes pas non plus à la mode, car les modes éducatives changent au gré des décennies, des spécialistes et de notre mode de vie. « Autrefois, les enfants étaient propres bien plus tôt, aujourd’hui… ». « Autrefois, le nourrisson dormait dans la chambre de ses parents, entre l’étable et la grande salle, aujourd’hui… ». «  Autrefois, on le nettoyait à l’eau et au savon, on n’avait pas de sac à langer, on n’avait pas cette gamme si étendue de produits pour le nettoyer… ».

Alors, que faire ? Qui croire ?

Comment échapper à cette foutue culpabilité qui nous colle à la peau dès que l’on fait un pas « hors norme », « hors mode ».

Simplement être vous-même. Bien sûr, les conseils font du bien, surtout dans notre société actuelle où les femmes, isolées avec leur bébé au retour de la maternité, aimeraient pouvoir s’appuyer sur l’épaule d’une maman qui vit trop loin, ou d’une grand-mère qui en a « élevé dix ». Les conseils rassurent aussi, car on a peur pour ce tout-petit jusque-là si protégé en nous et qui vient au monde avec le risque… de repartir, de tomber malade.

Lisez, discutez, interrogez, mais au fond de vous, écoutez votre personnalité. C’est à elle que s’adresse votre enfant. II a la sienne, vous avez la vôtre, et entre vous deux une histoire commence. Quoi que vous fassiez, votre enfant lira toujours au plus profond de vos pensées. Et si vous appliquez consciencieusement un conseil, un soin, « parce que c’est mieux », « parce que c’est bon pour lui », l’enfant le sentira. II boira votre malaise. II vous le dira.

Votre bébé connait mieux vos réactions que vous !

Votre bébé ne connaît rien encore du monde des conventions, mais il sait tout sur l’univers invisible des sentiments. Vous avez remarqué ? Impossible de faire faire un bisou à un tout petit enfant qui n’en a pas du tout envie. Mais quel bonheur lorsqu’il vous en donne un qui vient du cœur. Pour comprendre le langage de votre bébé, plongez dans les profondeurs de vos sensations. Elles seront parfois sauvages, informulables (« Aujourd’hui, j’ai failli le jeter par la fenêtre… »). Impossibles à avouer, au pays des mères parfaites, aimantes et souriantes.

Mais l’amour ne va pas de soi, il n’est pas raisonnable, il est comme le soleil, il se cache, puis il revient, au gré des heures, au fil des jours. Finalement, il s’installe pour de bon, et diffuse sa chaleur. Quoi que vous lisiez, c’est vous qui écrirez l’histoire unique entre un bébé et sa maman. Un lien hors norme, imparfait, doux et rugueux à la fois, aride et tendre. Mais le seul lien possible, celui qui ne passera pas de mode.